SEDENTARITE, PERTE D’INDEPENDANCE ET FORETS DE SAPIN
- Jérôme Vaglio
- 1 mars 2022
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 oct. 2022
984 mots
Temps de lecture : 3mn45
Quels sont les risques pour la santé si je n’ai aucune activité physique.
Réponse de Gérard, 55 ans : "Mon médecin me dit que je suis en bonne santé, je ne vois pas pourquoi j’irai me faire chier dans une salle de sport”.
Gérard, calme-toi je vais t’expliquer.
Si ton médecin t’indique que tu es en bonne santé, j’imagine qu’il t’a fait faire des analyses pour voir ce qu’il se passe dans ton organisme afin d’établir un diagnostic s’appuyant sur des preuves tangibles.
Nous allons partir d’un postulat très simple qui consiste à placer les valeurs de tes résultats d’analyses sur un continuum (ce continuum a été établi en 2002 par Greg Glassman, fondateur de CrossFit : http://journal.crossfit.com/2016/08/fitness-luck-and-health.tpl). Toutes les valeurs possibles et imaginables mesurant le niveau de santé peuvent être placées quelque part sur ce continuum (ex : marqueurs biologiques, performances sportives, etc…).
Si tu n’as aucune activité physique et que tu es malgré tout en bonne santé, on peut imaginer que les valeurs de ton taux de triglycérides, de HDL, ta pression artérielle, ton rythme cardiaque au repos, etc... se situent au niveau “bien-être”, avec une tendance à glisser vers la gauche du continuum.
Que se passera-t-il au fil du temps si tu gardes tes habitudes de sédentaire ?
Tous les curseurs vont se déplacer vers la gauche, vers un état de “maladie”.
Cela ne peut être discuté, c’est juste une question de temps. Cela prendra peut-être 6 mois, un an, deux ans ou plus, nous ne pouvons pas savoir exactement mais il est certain que tu finiras par être malade (pathologies chroniques les plus courantes comme le diabète, le cancer, l’hypertension).
En admettant que tu te retrouves un jour dans un état de “maladie” mais que tu ne souhaites toujours pas adopter des habitudes de vie plus saines, que se passera-t-il ?
Ton gentil médecin te donnera de jolies pilules de toutes les couleurs pour essayer de te faire gagner un peu de temps de vie. Tu seras maintenu en vie par des médicaments.
Si tu comptais aller faire une rando avec tes petits enfants, tu peux oublier. Tu devras rester au calme dans ton fauteuil sinon ton cœur va partir en vacances tout droit vers les forêts de sapin.
A ce stade, tu auras probablement besoin d’une aide à domicile pour faire le ménage, la lessive, les courses et plus généralement gérer les contingences du quotidien. En gros, tu auras perdu la capacité de t’autogérer. Sans l’intervention d’un tiers et sans l’ingestion de substances pharmacologiques, tu seras bon pour la casse.
Nous arrivons donc au concept de perte d’indépendance que nous avions brièvement évoqué dans le précédent article.
Nous pouvons raisonnablement affirmer que la sédentarité (qui va en général de paire avec une alimentation désordonnée) mène, à un terme plus ou moins long, à la perte d’indépendance c’est à dire à l’incapacité de réaliser une tache x ou y en autonomie.
Cette perte de capacité est directement liée à l’apparition de pathologies chroniques qui vont engendrer une déliquescence progressive de façon plus ou moins rapide.
Non seulement la sédentarité réduit notre espérance de vie et provoquera une mort prématurée dans un futur plus ou moins proche mais elle est également la source d’une faiblesse prégnante dans le présent.
Etre sédentaire signifie ne pas être capable de relever des défis physiques simples et basiques comme porter des courses sur une distance donnée, ramasser un objet lourd au sol, se relever d’une chute, etc… Ou pire, cela peut signifier ne pas être en capacité physique de réagir à une urgence comme sortir un proche d’une voiture accidentée par manque de force, ou courir vite et/ou longtemps pour échapper à un danger par manque d’endurance et de vitesse, porter son enfant qui vient de se blesser dans un sentier de randonnée, et que sais-je encore.
Etre sédentaire revient donc à vivre comme un être humain segmenté, amputé d’une capacité qui est censée faire partie de son ADN, une capacité directement liée à la liberté de mouvement. En effet, nous existons pour développer un potentiel qui n’a virtuellement aucune limite, si ce n’est une limite mentale.
Nous pouvons tout faire, nous sommes nés pour ne pas être spécialisés dans une tâche donnée comme la plupart des animaux, nous sommes capables de tout par essence. C’est une raison suffisante pour justifier l’activité physique comme étant essentielle à notre existence et comme rempart contre les maladies chroniques et la faiblesse chronique.
A l’opposé, si nous avons fait le nécessaire pour accéder à un état de “Fitness”, tous les voyants sont au vert, toutes les données imaginables représentatives de l’état de santé sont à des niveaux supérieurs à la moyenne. Si pour une raison quelconque mon état se détériore, je passerai par un état de “bien-être” bien avant de finir dans un état de maladie. Cet état de Fitness agit donc comme une barrière, une protection contre les pathologies chroniques et un état de faiblesse général.
Le but de cet article n’est pas d’instaurer un climat de terreur chez les personnes sédentaires en prophétisant une mort dûe à des choix personnels malheureux. J’aimerais qu’ils comprennent qu’il n’est pas trop tard pour réagir en prenant conscience qu’ils sont capables de faire des choses dont ils ne se doutent pas, qu’ils peuvent améliorer leur état de santé simplement en choisissant une activité adaptée à leur état de forme actuel.
C’est précisément la mission que nous nous sommes donnée chez Papang. Nous déployons nos efforts pour aider ceux qui en ont le plus besoin et qui cherchent à combattre la sédentarité.
Notre credo est de rechercher constamment l’inconfort, dans les limites de ce que la raison impose pour progresser, et par là atteindre un niveau supérieur de capacité sur le long terme.
Memento mori, mais le plus tard et dans la meilleure forme possible sera le mieux.

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